Deux frères ont été condamnés à huit mois de prison, dont un avec sursis, pour avoir abattu à Épinay-sur-Seine un olivier planté en mémoire d’Ilan Halimi. Le tribunal n’a pas retenu la motivation antisémite.
Ce Mercredi 22 Octobre 2025, le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a condamné deux frères jumeaux pour avoir abattu, à la mi-Août 2025, un olivier planté à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) en mémoire d’Ilan Halimi. L’un a écopé de huit mois de prison ferme, l’autre de huit mois avec sursis.
La procureure avait requis douze et quinze mois d’emprisonnement, estimant que les deux hommes avaient « porté atteinte à la mémoire d’Ilan Halimi, parce que c’est un symbole ». Le tribunal les a reconnus coupables de destruction du bien d’autrui aggravée, mais les a relaxés du chef de violation d’un monument dédié à la mémoire des morts commise en raison de la race ou de la religion. Les juges ont considéré qu’il n’était pas démontré que les prévenus savaient que l’arbre rendait hommage à Ilan Halimi.
Une indignation unanime
Dans la nuit du Mercredi 13 au Jeudi 14 Août 2025, l’abattage de l’olivier, avait suscité une vague d’indignation politique et citoyenne. L’arbre, planté en 2011 dans le jardin d’Alcobendas, avait été inauguré pour honorer la mémoire du jeune homme juif assassiné en 2006. La municipalité d’Épinay-sur-Seine, qui compte un peu plus de 50 000 habitants, a depuis replanté deux nouveaux arbres pour symboliser la continuité du souvenir.
Ilan Halimi, 23 ans, avait été séquestré et torturé pendant près d’un mois en 2006 par le gang des barbares, un groupe dirigé par Youssouf Fofana. Retrouvé agonisant près d’une voie ferrée à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), il était mort lors de son transfert à l’hôpital.
En 2019, deux autres arbres plantés en hommage à Ilan Halimi à Sainte-Geneviève-des-Bois avaient été sciés. De nouveaux ont été replantés depuis, notamment à Épinay-sur-Seine en Septembre 2025.
Si le caractère antisémite n’a pas été retenu, cette condamnation rappelle la nécessité de protéger les lieux de mémoire. À Épinay-sur-Seine, l’olivier d’Ilan Halimi repoussera, symbole de paix et de résilience.
