Violences à Rennes : L’État renforce la sécurité et prépare un plan de lutte contre le narcotrafic

Face à l’escalade des violences liées au narcotrafic à Rennes, Bruno Retailleau renforce la présence policière avec le déploiement des CRS 82 et 40, et annonce la création d’une task force dédiée pour « briser l’écosystème » des trafiquants.

Les violences liées au trafic de stupéfiants connaissent une recrudescence inquiétante à Rennes (Ille-et-Vilaine), où des fusillades et règlements de comptes secouent plusieurs quartiers de la ville. Le week-end du Samedi 26 et Dimanche 27 Octobre 2024 a marqué un tournant avec une fusillade dans le quartier de Maurepas, suivie par un drame à Pacé (Ille-et-Vilaine) où un enfant de 5 ans a été grièvement blessé à la tête par balle, pris dans une course-poursuite.

Face à l’ampleur de la situation, le gouvernement a réagi en annonçant un renforcement des dispositifs de sécurité et des mesures visant à démanteler les réseaux criminels à Rennes et dans d’autres villes françaises.

Une intervention renforcée dans le quartier de Maurepas

En réponse immédiate aux récents événements, le Ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ordonné l’arrivée de la CRS 40 à Rennes dès ce Vendredi 1er Novembre 2024 soir, en renfort de la CRS 82 déjà sur place. Il a également annoncé un renforcement des effectifs de la brigade spécialisée de terrain, permettant des patrouilles 7 jours sur 7, avec une attention particulière portée au quartier de Maurepas. Ce Vendredi, le Ministre s’est rendu personnellement dans ce quartier pour « évaluer la situation et échanger avec les acteurs locaux de la sécurité ».

Ce déplacement a été ponctué d’une table ronde avec les élus locaux et une conférence de presse à la préfecture d’Ille-et-Vilaine, où le Ministre de l’Intérieur a insisté sur « la gravité de la situation », qualifiant « la lutte contre le narcobanditisme » de « défi immense ».

Parallèlement, 5 policiers supplémentaires ont été affectés en renfort pour améliorer la présence de proximité dans les quartiers les plus affectés, et des moyens d’investigation spécialisés seront mis à la disposition de la justice. Bruno Retailleau a souligné « l’importance d’une action coordonnée et multisectorielle » pour « briser l’écosystème » des trafiquants.

Pour briser l’écosystème de la drogue, c’est une riposte sur tous les fronts que nous allons déployer. Ce sera long, mais nous gagnerons cette guerre.

Bruno Retailleau, Ministre de l’Intérieur

Création d’une « task force » et renforcement des sanctions

Pour mener une action de fond contre le trafic de drogue, le Ministre de l’Intérieur a annoncé « la création d’une task force » locale dédiée. Cette unité regroupera des agents des forces de l’ordre, de l’Ursaff, du Fisc et de l’inspection du travail, dans le but de désorganiser les réseaux en s’attaquant à leurs ressources économiques. En mobilisant une large gamme de compétences administratives et judiciaires, cette équipe aura pour mission de démanteler les structures de blanchiment et de réduire l’emprise des trafiquants sur l’économie locale.

Par ailleurs, une campagne nationale de sensibilisation sera lancée dans les semaines à venir, visant à responsabiliser les consommateurs de drogues. Cette campagne, initiée par le Ministère de l’Intérieur, a pour objectif de rappeler aux citoyens l’impact de leur consommation sur le financement des réseaux criminels et la violence qui en découle.

Je le dis clairement : il faut en finir avec la culture récréative du petit joint. La banalisation c’est fini, nous allons passer à la culpabilisation du consommateur.

Bruno Retailleau, Ministre de l’Intérieur

Un projet de loi ambitieux pour renforcer la lutte antidrogue

À l’échelle nationale, un projet de loi, élaboré par les sénateurs Jérôme Durain (PS) et Étienne Blanc (LR), devrait être présenté au Sénat d’ici début 2025. Ce texte, préparé depuis Juillet 2024, propose de nouvelles armes juridiques pour renforcer la lutte antidrogue. Parmi les mesures phares, on note le renforcement de l’Office antistupéfiants (Ofast), qui serait désormais sous la double tutelle des Ministères de l’Intérieur et de l’Économie, ainsi que la création d’un parquet national antistupéfiants, inspiré des dispositifs antiterroristes et antifraude.

La lutte contre la corruption est également au cœur de ce projet. Bruno Retailleau a dénoncé l’extension de « la toile de la corruption » au sein de certaines administrations, évoquant la mise en place de points de contact pour signaler les actes de corruption impliquant des fonctionnaires. Enfin, le projet envisage de donner aux maires la possibilité de signaler au préfet tout commerce suspecté de blanchiment d’argent, permettant une fermeture administrative temporaire

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