Disparue à Cagnac-les-Mines, Delphine Jubillar, infirmière et mère de deux enfants, reste introuvable. Son mari, Cédric Jubillar, mis en examen pour meurtre, nie toute implication. Le mystère demeure entier.
L’affaire Delphine Jubillar débute dans la nuit du Mardi 15 au Mercredi 16 Décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn). Delphine Aussaguel, épouse Jubillar, infirmière de 33 ans et mère de deux enfants, disparaît sans laisser de trace.
Selon Cédric Jubillar, elle aurait quitté le domicile familial entre 23 heures et 4 heures du matin, vêtue d’une doudoune blanche, sans emporter ni véhicule ni effets personnels, hormis son téléphone portable. Les premières recherches mobilisent d’importants moyens : gendarmes, hélicoptères, chiens, drones. Malgré plusieurs battues réunissant jusqu’à un millier de volontaires, aucune trace de la jeune femme n’est retrouvée.

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Mariée depuis 2013 à Cédric Jubillar, peintre-plaquiste, Delphine exprimait à l’été 2020 son souhait de divorcer. Elle entretenait à cette époque une relation avec un autre homme, surnommé « l’amant de Montauban ». Selon ce dernier, le couple projetait de s’installer ensemble, et Delphine préparait activement son départ du domicile conjugal.

Les premiers indices, une enquête et de multiples pistes
Le téléphone de Delphine cesse d’émettre le Mercredi 16 Décembre 2020 au matin. Des réactivations ultérieures, en Janvier et Février 2021, alimentent les hypothèses : piratage, dysfonctionnement ou effet secondaire des analyses techniques. Les enquêteurs finiront par conclure à des réactivations involontaires liées à leurs investigations.
En parallèle, une activité suspecte sur Facebook intrigue les gendarmes : un message vide publié depuis le compte de Delphine en Janvier 2021. Là encore, aucune preuve d’un usage volontaire n’est établie.
Au fil des mois, diverses pistes sont explorées : un voisin au comportement jugé « insistant », un mystérieux camping-car aperçu dans les jours précédant la disparition, ou encore un possible mobile lié à la jalousie. Toutes seront écartées.
En Janvier 2022, un codétenu de Cédric Jubillar affirme que ce dernier lui aurait confié avoir tué son épouse et enterré son corps près d’une ferme incendiée. Des fouilles sont entreprises, mais elles demeurent infructueuses. D’autres témoignages, parfois contradictoires, s’ajoutent au dossier sans apporter de certitudes.
Mise en examen de Cédric Jubillar
Le Mercredi 16 Juin 2021, Cédric Jubillar est placé en garde à vue avec sa mère et son beau-père. Deux jours plus tard, il est mis en examen pour « meurtre aggravé » et placé en détention provisoire. Les juges d’instruction estiment que trop d’éléments pèsent contre lui : « incohérences dans ses déclarations, témoignages évoquant des disputes violentes, et comportement jugé suspect au moment de la disparition ».
Le fils aîné du couple, âgé de six ans, aurait mentionné une dispute entre ses parents ce soir-là. Des voisines confirment avoir entendu des cris de femme vers 23 heures. Le véhicule de Delphine aurait également été déplacé dans la nuit, un détail jugé troublant par les enquêteurs.
Depuis 2021, les demandes de remise en liberté de Cédric Jubillar sont systématiquement rejetées. Il continue de clamer son innocence. En Novembre 2023, le parquet général de Toulouse (Haute-Garonne) annonce son renvoi devant la cour d’assises pour le meurtre de son épouse.

Le procès, selon une réunion préparatoire tenue en Novembre 2024, devrait se dérouler du Lundi 22 Septembre au Vendredi 10 Octobre 2025. À cette date, l’accusé sera détenu depuis plus de trois ans. L’été 2025 relance encore l’affaire : une ex-compagne de Cédric Jubillar affirme qu’il lui aurait avoué le meurtre et révélé la localisation du corps. La présidente de la cour d’assises du Tarn ordonne alors son audition par la gendarmerie.
Une affaire sous les projecteurs
Dès les premiers jours, l’affaire suscite une intense couverture médiatique. L’opinion publique se passionne pour ce drame conjugal, souvent comparé à l’affaire Daval. Des groupes d’internautes se constituent sur les réseaux sociaux pour mener leur propre enquête, au risque de propager rumeurs et théories non fondées.
Journalistes, sociologues et psychanalystes s’accordent à souligner que ce fait divers reflète les obsessions contemporaines autour des violences conjugales, mais aussi la fascination collective pour les affaires non résolues. Selon le sociologue Michel Moatti, « les réseaux sociaux ajoutent une dimension participative au frisson du fait divers, transformant l’enquête criminelle en jeu collectif ».
Un mystère toujours non élucidé
Cinq ans après les faits, le corps de Delphine Jubillar n’a jamais été retrouvé. Son mari, seul mis en examen, continue de nier toute implication. Entre manque de preuves matérielles, témoignages contradictoires et engouement médiatique, l’affaire Delphine Jubillar reste l’un des plus grands mystères criminels contemporains en France.





