Le maire de Grenoble dénonce un coup de communication du gouvernement après une opération de police

Une opération de police a été menée mercredi dans le quartier Mistral après la diffusion en ligne de vidéos mettant en scène des hommes armés sur un point de vente de drogue.

Le maire de Grenoble, Eric Piolle (Europe Ecologie-Les Verts), a dénoncé, jeudi 27 août, un coup de communication de la part du gouvernement dans cette ville de l’Isère, où une opération de police a été menée, la veille, dans un quartier sensible après la diffusion en ligne de vidéos mettant en scène des hommes armés sur un point de vente de drogue.

« Rentrer dans cette logique de guerre de provocations avec les dealers, c’est malsain », a déclaré sur BFM-TV M. Piolle, qui a estimé que les dealers cherchaient avant tout à « faire du marketing ».

Le préfet de l’Isère, Lionel Beffre, a assumé cette opération de communication auprès de l’Agence France-Presse (AFP), confirmant qu’il s’agissait de la réponse à une autre opération de communication des dealers :

« Qu’aurait-on dit si l’Etat n’avait pas montré qu’il n’appartient lui-même pas à quelques-uns ? On aurait parlé d’inaction de l’Etat. Il s’agissait hier [mercredi] de réaffirmer sa place. »

Un quartier montré du doigt

Dans une première vidéo, devenue virale depuis lundi, sept hommes, cagoulés et parfois munis de fusils automatiques en apparence réels, se mettent en scène faisant le guet autour d’un point de vente de drogue, près d’une aire de jeux, où se dirige un homme s’apparentant à un consommateur.

Le quartier est qualifié, dans une seconde vidéo, de « capital [sic] du stup » : on y voit cinq hommes autour d’une table couverte de paquets de friandises qui pourraient contenir des produits stupéfiants.

Pour M. Piolle, il ne s’agit que de « provocations » de la part des dealers. « Je regrette fortement que le ministre [de l’intérieur, Gérald Darmanin] s’engage dans cette logique où on pointe du doigt un quartier de telle ou telle ville », a-t-il ajouté, assurant que le quartier Mistral n’était pas une zone de non-droit.

La ville avait demandé à l’Etat des renforts en effectifs policiers, « parce que nous savions que le confinement allait créer des tensions », a-t-il assuré. Une demande restée sans réponse, selon l’édile. En revanche, « nous avons cette opération de communication, une demi-heure, pas d’arrestation : c’est vraiment de la com ! », s’est-il indigné.

« C’est dans le quotidien que ça se forge »

Le bilan de l’opération de mercredi soir est en effet resté maigre, avec une cinquantaine de contrôles, mais aucune interpellation ni saisie à signaler. Pour le préfet, « ce n’est pas en augmentant les effectifs de la police que vous empêcherez les règlements de comptes ». Si, mercredi, des interpellations avaient pu avoir lieu, « la police n’aurait pas hésité à le faire », a-t-il ajouté.

« C’est intéressant que l’Etat dise qu’il est présent, mais pas sous cette forme : c’est dans le quotidien que ça se forge », a jugé M. Piolle, soulignant que le quartier Mistral était aussi animé par « une vie culturelle, d’éducation, sportive ».

En réponse, le préfet a expliqué qu’au-delà de cette opération ponctuelle l’implication des forces de l’ordre au quotidien, notamment dans ce quartier Mistral, était « opiniâtre, discrète, mais néanmoins efficace ». Selon les chiffres de la préfecture, 160 interpellations y ont été effectuées depuis janvier.

Source : https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/08/27/le-maire-de-grenoble-denonce-un-coup-de-communication-du-gouvernement-apres-une-operation-de-police_6050085_3224.html.

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Un commentaire

  1. Le coup de pouce du bleu.
    Non pardon, le coup de pouce du blanc.
    Non… pardon encore une fois.. le coup de pouce du maire 🙂

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