Dans un entretien à L’Opinion, le chef de La France Insoumise estime nécessaire que l’État se renforce d’« une défense populaire passive et armée ». Il avait déjà fait cette proposition en 2017.
« Je ne suis pas certain que tous les Insoumis soient d’accord avec moi », admet Jean-Luc Mélenchon. Dans un entretien à L’Opinion lundi, le chef de La France Insoumise, candidat à la présidentielle de 2022, explique qu’il souhaite le retour du service militaire obligatoire. Le député des Bouches-du-Rhône avait déjà fait part de cette idée clivante – et en particulier à gauche – lors de la campagne de 2017.
Face au dérèglement climatique
« La défense populaire passive et armée reste une nécessité à mes yeux », affirme Jean-Luc Mélenchon. Le candidat à la présidentielle rappelle que « nous faisons face désormais à d’autres menaces et dangers. Notamment venant du dérèglement climatique », souligne-t-il, en prenant l’exemple de la vallée de la Roya, coupée du monde depuis les intempéries début octobre. « Jusqu’à présent, on a réussi à faire face, mais avec une extrême difficulté. Si nous avions plusieurs événements de ce type en même temps, il y aurait besoin d’un effort collectif », veut anticiper le chef des Insoumis. « Donc, on sera obligé de demander la contribution des jeunes Français », estime-t-il. En 1997, Jean-Luc Mélenchon s’était déjà « opposé » à la suppression du service militaire, décidé par Jacques Chirac.
Le candidat LFI propose également d’élargir les missions des « conscrits » jusqu’au sein de la police. « Cela changerait le regard de la population sur sa police et changerait les pratiques internes de celle-ci. Le racisme et la violence y reculeraient », assure-t-il, en concluant : « Quand les enfants du peuple sont quelque part tout change ».