Tirs de mortier : « Il appartient à la police de faire le travail pour interpeller ces voyous »

Le préfet de l’Isère répond aux syndicats de police après leur demande de renfort pour faire face aux tirs de mortiers dans la métropole grenobloise. Lionel Beffre estime que les effectifs sont suffisants afin de procéder à des interpellations.

De son appartement au septième étage d’un immeuble du quartier de La Capuche, Richard les voit tous. Des feux d’artifice tirés de Grenoble et aux alentours. Du quartier de l’Abbaye, en passant par Mistral jusqu’à Échirolles, « tous les soirs systématiquement ce sont des feux d’artifice vers 20h, 21h. Au-delà du bruit, cela marque également qu’il existe des zones de non-droit. » témoigne le Grenoblois. 

Les riverains remarquent des étincelles dans le ciel et des bruits d’explosion mais souvent il s’agit en réalité de tirs de mortiers sur les forces de l’ordre. Les derniers en date : dans la nuit du samedi 31 octobre, en plein confinement, les gendarmes de l’Isle d’Abeau ont été visés. Un peu plus tôt dans la semaine c’était au tour de la police d’Échirolles et du quartier de l’Abbaye à Grenoble. 

La vente de mortier d’artifice interdite

Ces mortiers d’artifice sont pourtant interdits à la vente aux particuliers depuis 2017 au niveau national. Selon Achour Alaoui, gérant d’un magasin de vente d’article de fête et président des commerçants de Comboire, les acheteurs les achètent ailleurs : « Ces mortiers ne sont pas achetés dans les magasins de l’agglomération. Ils s’approvisionnent sur internet. » 

Un stratagème pour pallier la fermeture des commerces pendant le confinement et surtout contourner l’arrêté préfectoral pris jusqu’au 30 novembre qui interdit la vente, la détention et l’usage sur la voie publique des fumigènes, pétards et autres feux d’artifice, simple ou sous forme de mortiers.

Considérant sa mission accomplie, le préfet de l’Isère attend désormais des résultats de la part de la police : « Il appartient à la police de faire  le travail pour interpeller ces voyous à Échirolles comme ailleurs. L’interdiction c’est la partie qui me revient, c’est fait. Les interpellations c’est la partie qui leur revient : elle est à faire. » assure Lionel Beffre. 

Pour adopter une stratégie permettant d’arrêter les agresseurs, la mairie d’Échirolles et les syndicats de police ont demandé des renforts. Mais le préfet estime que les 68 postes créés et les 14 policiers mutés ces deux dernières années dans la métropole grenobloise suffisent aux forces de l’ordre pour se mettre au travail. Un avis que ne partage pas l’adjointe à la mairie de Grenoble en charge de la tranquillité publique : « On doit retrouver les effectifs qui datent du début des années 2000. Il manque encore 38 policiers pour l’atteindre. » affirme Maud Tavel.

En supplément du manque de moyens humains s’ajoute les besoins en matériel selon Yannick Bianchéri, numéro 1 du syndicat Alliance de la police nationale en Isère : « Pour faire face au tir de mortier mes collègues n’ont qu’une arme non létale : le LBD. Mais depuis le mouvement des gilets jaunes, leur puissance a été fortement amoindrie. Un mortier va largement au-delà de 50 mètres alors qu’un LBD ne peut tirer que jusqu’à 15 mètres. » 

Source : https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/tirs-de-mortier-il-appartient-a-la-police-de-faire-le-travail-pour-interpeller-ces-voyous-1604346420.

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