Une propriétaire vit un cauchemar : son logement occupé illégalement depuis des mois, elle a été placée en garde à vue après la plainte déposée par le squatteur qui l’accuse d’intimidation. L’enquête est en cours.
À Andernos-les-Bains (Gironde), une affaire insolite secoue les riverains : Karine Lellouche, 55 ans, propriétaire d’une maison illégalement occupée depuis plusieurs mois, a été placée en garde à vue à la suite d’une plainte déposée par le squatteur lui-même.
Tout commence l’an dernier, lorsque Karine Lellouche met en vente la maison de son père, récemment décédé. Mais au printemps, un individu s’y installe sans droit ni titre.
Malgré la présentation de documents attestant de sa propriété, la quinquagénaire se voit opposer un refus d’expulsion par la préfecture, au motif qu’aucune effraction n’a été constatée lors de l’entrée dans les lieux.
J’ai eu beau montrer les actes notariés, rien n’a bougé ».
Karine Lellouche, propriétaire de la maison
Une procédure judiciaire est alors engagée, mais celle-ci s’enlise.
Le squatteur porte plainte, une enquête ouverte
Le Mardi 30 Septembre 2025, coup de théâtre : le squatteur dépose plainte, affirmant avoir été « victime de violences et d’intimidations prétendument orchestrées par la propriétaire ». À la suite de cette plainte, Karine Lellouche est placée en garde à vue pour audition. Le parquet de Bordeaux (Gironde) a ouvert une enquête afin de vérifier la véracité des accusations. Les enquêteurs doivent déterminer s’il existe des éléments tangibles ou s’il s’agit d’une manœuvre destinée à ralentir la procédure d’expulsion.
Face à l’impossibilité de récupérer le bien, Karine Lellouche a décidé de le vendre. L’acheteur, conscient de la situation, a négocié une importante baisse du prix. Résultat : une perte estimée à 80 000 euros.
J’ai l’impression qu’on protège davantage les squatteurs que les propriétaires.
Karine Lellouche, propriétaire de la maison
Des associations de propriétaires dénoncent une faille juridique qui permet à certains occupants illégaux de profiter d’un système trop lent et déséquilibré. Les démarches d’expulsion peuvent durer plusieurs mois, voire des années, même lorsqu’il s’agit d’un bien familial. La gendarmerie d’Andernos-les-Bains confirme que l’enquête est toujours en cours. Le parquet devra prochainement se prononcer sur la recevabilité de la plainte déposée par l’occupant. En attendant, Karine Lellouche continue son combat pour récupérer la jouissance de son bien immobilier – un combat qui, pour elle, est devenu symbolique d’un système à bout de souffle.





