Au travers d’un contrat opérationnel de sécurité des mobilités (Cosm), la gendarmerie du Cher, pilote de l’expérimentation au niveau national, ambitionne de lutter contre les délinquances à partir des flux.
Pour aller toucher les gens au cœur du territoire, la gendarmerie du Cher a fait le pari de se réinventer au travers d’un contrat opérationnel de sécurité des mobilités (Cosm) sur lequel le groupement du département, pilote de l’expérimentation au niveau national, travaille depuis près d’un an et qu’elle a présenté, le 5 octobre, à la salle du duc Jean, à Bourges.
« Être plus proche du Cher et de ses problématiques. » Telle est l’ambition du Cosm, comme l’explique le colonel François Haouchine, à la tête du groupement de gendarmerie du Cher. Une ambition qui nécessite « une remise en question » et « un changement de mentalité » de la part de la gendarmerie, une « dame de 900 ans » mais « qui devient de plus en plus agile », assure le colonel Haouchine.
« L’objectif est de lutter ensemble contre toutes les délinquances à partir des flux »
Mais une ambition qui nécessite, aussi, une adhésion au projet de l’ensemble des acteurs de la mobilité présents dans le Cher, que ce soit sur la partie routière, mais aussi dans le fluvial, l’aérien ou encore le ferroviaire. Car les mobilités et les flux sont bien l’axe central du Cosm dans sa lutte contre les délinquances, dont les premières concrétisations ont vu le jour dès le début de l’année 2020 avant de s’immiscer plus fortement dans le quotidien des habitants du territoire les mois qui ont suivi.
Porté par le capitaine Sébastien Brunet et ses 61 motocyclistes de l’Escadron départemental de la sécurité routière (EDSR) du Cher, le Cosm a, par exemple, vu des patrouilles de gendarmes dotés de motos tout terrain partir pour la première fois au cœur des champs, des vignes et exploitations agricoles, mais aussi à vélo le long des berges de la Loire. Des premiers contacts, ont, aussi, été, réalisés avec les éclusiers du département. D’autres projets verront ainsi le jour, comme, à titre d’exemple, la mise en place de patrouilles à bord des bus et trains.
Si, jusqu’alors, la lutte contre l’insécurité routière s’orientait principalement vers la délinquance routière, « aujourd’hui, l’objectif est de lutter ensemble contre toutes les délinquances à partir des flux », a martelé le capitaine Brunet.
S’adapter aux réalités du territoire
C’est en s’appuyant sur les quatre piliers que sont le contact, la prévention, l’intervention et l’investigation que l’EDSR compte remplir son objectif, avec la volonté de « démultiplier l’action du groupement sur tout le territoire en tenant compte de différents leviers » pour permettre aux militaires de répondre présent et ainsi « limiter les atteintes à la tranquillité publique et la sécurité économique ».
Le continuum éducatif tient, aussi, une place prépondérante dans le Cosm, que ce soit en milieu scolaire, mais aussi au sein des entreprises liées aux transports et services, en faveur des seniors ou encore en direction des deux roues motorisées comme l’illustre la récente mise en place du tutorat motorisé A2.
Au-delà de ses entrées multiples, la force du Cosm réside, surtout, dans sa capacité d’adaptation au territoire et à ses réalités. « Le sur-mesure ne se décrète pas, il se construit », prévient le colonel Haouchine, comme une invitation à tous les acteurs des mobilités mais aussi des services de l’État à rentrer en contact avec le groupement de gendarmerie du Cher qui prévoit de dresser un premier bilan du Cosm « avant les prochaines vacances estivales », conclut le capitaine Brunet.
« L’objectif est de lutter ensemble contre toutes les délinquances à partir des flux »
Mdr, les délinquances, t’en n’aura toujours !